Wabi sabi, encore...

mercredi 6 septembre 2023, par Jean-Marc Undriener

Au cours de mes déambulations sans but dans la nature environnante, je collecte tout ce qui m’appelle et me touche : branches, bois, écorces, pierres, cailloux… Puis je les observe, je les contemple, dans l’intimité de mon atelier, sensible et ouverte à leur simplicité, à leur humilité, jusqu’à ce que la créativité me dicte ce qu’ils vont devenir. C’est le principe wabi sabi, cher aux japonais, celui de la beauté des choses imparfaites, usées, insignifiantes, cassées, laissées-pour-compte.

De là est né le projet de sculptures brûlées à partir de ma collection de souches et de racines. Ces souches ont été soigneusement lavées, brossées, puis sculptées par le feu en certains endroits, avant d’être serties de cailloux-pépites, dorés à l’or fin, et leur servant d’écrin en retour.

C’est comme si, au sein de ces souches, se cachait une nature secrète, précieuse comme un trésor, leur nature essentielle peut-être, ne demandant qu’à être révélée au grand jour.

C’est ainsi qu’un simple caillou devient pépite d’or, une humble écorce devient au mur poisson miroitant aux écailles scintillantes. Un bâton de bois se révèle sceptre étincelant, sophistiqué, et se transforme en objet liturgique aux pouvoirs magiques.
Les laissés-pour-compte tutoient alors les étoiles en plein jour.

Et l’enfant intérieur en moi jubile, croyant avoir trouvé dans un simple caillou brillant, un diamant d’une valeur inestimable.


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